dimanche 11 novembre 2007

La LADH réitère son soutien à Benyoucef Mellouk

La LADH réitère son soutien à Benyoucef Mellouk
Boudjemaâ Ghechir interpelle le président de la République
Le président de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADH), Boudjemaâ Ghechir, a adressé une lettre au président de la République lui demandant de mettre un terme au harcèlement que subit Mellouk Benyoucef, depuis qu’il a eu à dévoiler le scandale des magistrats faussaires.
Dans cette lettre, Me Boudjemaâ Ghechir estime que Mellouk Benyoucef, « jaloux de la sacralisation des sacrifices des combattants pour la libération a cru de son devoir en tant qu’honnête citoyen et commis de l’Etat de dénoncer certains individus qui avaient investi les rangs des moudjahidine par le faux, d’une part, et la noble profession de magistrat, d’autre part, malgré leur qualité de faussaire. Son combat qui, sous d’autres cieux, aurait entraîné la reconnaissance du pays, ou du moins celle des responsables hiérarchiques, a malheureusement été le détonateur d’une cabale contre lui en subissant les foudres de l’administration et les désagréments du harcèlement judiciaire ». L’avocat interpelle le Président en lui disant qu’en sa qualité d’ancien moudjahid et premier magistrat du pays, il ne saurait « tolérer que Mellouk subisse depuis des années les affres de la hogra juste pour avoir dénoncé des pratiques touchant à la sacralisation du djihad et la noblesse de la profession de magistrat ». Aussi, ajoute-t-il, « il semble évident que votre intervention pour mettre fin à cette injustice devienne un devoir par rapport à votre qualité de moudjahid et de premier magistrat du pays », car selon lui, les rangs de ces héros de la révolution sont malheureusement, à ce jour, investis par des faussaires. La Ladh, faut-il le rappeler, a été la première organisation de défense des droits de l’homme à avoir exprimé son soutien et sa solidarité avec Benyoucef Mellouk, et ce, au lendemain de la programmation du procès pour le 26 novembre au tribunal de Sidi M’hamed, à Alger. Il s’agit, en fait, d’une plainte déposée en 2002 par Mohamed Djeghaba, ancien ministre des Moudjahidine, et Mohamed Salah Mohammedi, ancien ministre de l’Intérieur, pour avoir mis au grand jour le scandale des magistrats faussaires. Dans une récente déclaration à El Watan, Mellouk est revenu sur ce scandale en expliquant qu’il a été chargé de par sa fonction de chef de service contentieux et affaires sociales du ministère de la Justice « d’ouvrir les dossiers de tous les magistrats faussaires. Et pour mettre un terme à toute forme de manipulation qu’elle émane du ministre des Moudjahidine ou de l’ONM, j’invite ces derniers à déposer plainte, ou encore, je lance un appel au ministère de la Justice pour se constituer partie civile et de là, je remettrai tous les documents et les originaux aux autorités compétentes pour la vérité. » Mellouk Benyoucef a demandé au président de la République de mettre un terme à cette situation, « lui qui a fait le serment devant le peuple pour un Etat de droit et de justice ». Défendu par Me Mokrane Aït Larbi, il affirme avoir remis les preuves du dossier à la presse, mais également à toutes les institutions de la République, les services de sécurité, l’ONM, le ministère des Moudjahidine, la présidence de la République. Pour lui, « ceux qui veulent étouffer cette affaire s’inscriront dans une logique de trahison envers le peuple, ses martyrs et son histoire ».
Salima Tlemçani
ElWatan

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