mardi 29 janvier 2008

ملوك يتهم وزير المجاهدين السابق بتزييف التاريخ


ملوك يتهم وزير المجاهدين السابق بتزييف التاريختاريخ المقال
28/01/2008
وسط حضور مميز للصحافة الوطنية والدولية، وحتى كبار المجاهدين القدماء وشخصيات من وزارة العدل جرت بمحكمة سيدي امحمد محاكمة يوسف بن ملوك، إطار سابق بوزارة العدل، مفجر ملف القضاة والمجاهدين المزيفين، حيث واجه بشجاعة وصمود تهمة القذف، ليلتمس في حقه وكيل الجمهورية‮ ‬6‮ ‬أشهر‮ ‬حبسا‮ ‬نافذا‮ ‬و5‮ ‬آلاف‮ ‬غرامة‮ ‬نافذة‮.‬كانت الساعة تقارب الحادية عشر والنصف صباحا عندما نادت قاضية الجلسة على السيد يوسف بن ملوك المتهم في قضية القذف، بناء على الشكوى التي تقدم بها جغابة محمد وزير المجاهدين سابقا سنة 1999 والذي غاب عن جلسة المحاكمة، رغم استدعائه من طرفها ليكون استجواب ملوك بن يوسف‮ ‬كالآتي‮:‬ ‮- ‬أنت‮ ‬يوسف‮ ‬بن‮ ‬ملوك‮ ‬من‮ ‬مواليد‮ ‬29‮ ‬ماي‮ ‬1943‮ ‬بقصر‮ ‬الشلالة،‮ ‬توبعت‮ ‬بتهمة‮ ‬القذف‮ ‬وفقا‮ ‬للمادتين‮ ‬196‮ ‬و296‮ ‬من‮ ‬قانون‮ ‬العقوبات،‮ ‬ماذا‮ ‬تقول؟ ‮- - ‬هذه‮ ‬القضية‮ ‬سياسية‮ ‬تمس‮ ‬القضاة،‮ ‬يوجد‮ ‬أناس‮ ‬نافذون‮ ‬في‮ ‬العدالة‮ ‬والمجلس‮ ‬الأعلى‭ ‬متورطين‮ ‬فيها،‮ ‬فأنا‮ ‬بصفتي‮ ‬إطارا‮ ‬بوزارة‮ ‬العدل‮ ‬أبلغت‮ ‬عن‮ ‬هؤلاء‮ ‬الخونة‮ ‬الذين‮ ‬استغلوا‮ ‬الثورة‮ ‬وعملوا‮ ‬ضد‮ ‬البلاد‮.‬ ‮- ‬تكلم‮ ‬عما‮ ‬ورد‮ ‬في‮ ‬جريدة‮ ‬الوطن‮ ‬سنة‮ ‬1992‮ ‬والأسماء‮ ‬التي‮ ‬ذكرتها‮ ‬عن‮ ‬القضاة‮ ‬والمجاهدين‮ ‬المزيفين؟‮- - ‬قضية‮ ‬القضاة‮ ‬المزيفين‮ ‬هي‮ ‬أكبر‮ ‬القضايا‮ ‬التي‮ ‬عرفتها‮ ‬البلاد،‮ ‬وهناك‮ ‬أناس‮ ‬مازالوا‮ ‬في‮ ‬القضاء‭ ‬وهم‮ (‬مزيفون‮) ‬وأنا‮ ‬قمت‮ ‬بواجبي‮..‬ ‮- ‬تكلم‮ ‬عن‮ ‬الشيء‭ ‬الذي‮ ‬صرحت‮ ‬به‮ ‬ضد‮ ‬وزير‮ ‬المجاهدين‮ ‬سابقا‮ ‬جغابة‮ ‬محمد؟‮- - ‬سنة‮ ‬1992‮ ‬عملت‮ ‬تقريرا‮ ‬مفصلا‮ ‬وقائمة‮ ‬المزورين‮ ‬الذين‮ ‬أصبحوا‮ ‬نوابا‮ ‬ومستشارين‮ ‬وهو‮ ‬من‮ ‬بينهم‮.‬ ‮- ‬ماذا‮ ‬كنت‮ ‬تعمل؟‮- - ‬كنت‮ ‬رئيسا‮ ‬للشؤون‮ ‬القانونية‮ ‬والمنازعات‮ ‬بوزارة‮ ‬العدل‮.‬ ‮- ‬إذن‮ ‬أنت‮ ‬تعترف‮ ‬بأنك‮ ‬تكلمت‮ ‬عن‮ ‬القضاة‮ ‬المزيفين؟‮- - ‬نعم‮ ‬في‮ ‬1992،‮ ‬الشعب‮ ‬الجزائري‮ ‬كله‮ ‬قرأ‮ ‬عنهم،‮ ‬لأن‮ ‬قضيتي‮ ‬كانت‮ ‬أمام‮ ‬محكمة‮ ‬الجنايات‮ ‬بسبب‮ ‬أنني‮ ‬تكلمت‮ ‬عن‮ ‬أشخاص‮ ‬نافذين‮ ‬في‮ ‬السلطة‮ ‬ورئيس‮ ‬الجمهورية‮ ‬من‮ ‬المفروض‮ ‬أن‮ ‬ينظف‮ ‬العدالة‮ ‬من‮ ‬الرشوة‮.‬ وبعد‮ ‬سماع‮ ‬القاضية‮ ‬لكلام‮ ‬بن‮ ‬ملوك‮ ‬أمرت‮ ‬كاتب‮ ‬الضبط‮ ‬بأخذ‮ ‬إشهاد‮ ‬عليه‮.‬ ‮- ‬أنت‮ ‬متهم‮ ‬بالقذف‮ ‬في‮ ‬حق‮ ‬وزير‮ ‬المجاهدين‮ ‬السابق؟‮- - ‬نعم‮ ‬عندي‮ ‬كامل‮ ‬الملف،‮ ‬فجغابة‮ ‬محمد‮ ‬و‮"‬نسيبه‮" ‬وأبوه‮ ‬الذي‮ ‬كان‮ ‬رئيس‮ ‬غرفة‮ ‬بمجلس‮ ‬قضاء‭ ‬الجزائر‮ ‬زيفوا‮ ‬التاريخ‮ ‬الجزائري‮ ‬كله‮.‬ تتدخل‮ ‬القاضية‮ ‬مجددا‮ ‬وتأمر‮ ‬كاتب‮ ‬الضبط‮ ‬بإضافة‮ ‬إشهاد‮ ‬آخر‮ ‬مفاده‮ ‬أن‮ ‬المتهم‮ ‬ذكر‮ ‬بأن‮ ‬أخ‮ ‬الضحية‮ ‬وأباه‮ ‬زيفوا‮ ‬التاريخ‮.‬‮- ‬إذن‮ ‬أنت‮ ‬تعترف‮ ‬بما‮ ‬نسب‮ ‬إليك؟‮- - ‬عندي‮ ‬ملفات‮ ‬سيقدمها‮ ‬دفاعي‮.‬ هذا فيما يخص استجواب السيد ملوك بن يوسف الذي أكد مجددا أنه يملك كل الدلائل، في المقابل طالب دفاع الطرف المدني جغابة محمد بتعويض دينار رمزي مع نشر اعتذار في نفس الجريدة، فيما طالب دفاع بن ملوك الأستاذ العربي آيت مقران ببراءة موكله، مصرحا أنه لم يتصل بالصحافة ولم يدل بتصريحات وإنما القضية كانت بجلسة علنية، مشيرا في ذات السياق إلى تقادم الشكوى التي رفعت 8 سنوات بعد النشر. مستغربا كيف تحصل موكله على انتفاء وجه الدعوى سنة 2004 ليستأنف قاضي التحقيق القضية ويعاد فتح الملف من جديد سنة 2008، معلقا هذه قضية تتعلق بإنسان له سلطة "يحڤر" انسان ليس له نفوذ؟ مؤكدا لهيئة المحكمة بأنه لا يجوز متابعة شخص عن أقوال قالها في المحكمة، مطالبا من القاضية أن لا تقع في فخ تصفية الحسابات. وفي الأخير قدم للقاضية ملفا كاملا عن القضاة المزيفين المعنيين ليؤجل النطق بالحكم إلى 4 فيفري. وعلى هامش المحاكمة صرح يوسف بن ملوك للصحافة أنه راسل رئيس الجمهورية عبد العزيز بوتفليقة مؤخرا، إلا أن هذا الأخير طلب منه الملف الأصلي والقرص المضغوط، غير أنه رفض ذلك وأكد احتواء الملف على أسماء نافذة بالدولة متهما أخ الرئيس علي كافي.
ـــــــ إلهام‮ ‬بوثلجي

Le verdict sera connu le 4 février

Justice-M. Djeghaba et M. Mohammedi contre Benyoucef Mellouk
L’affaire opposant deux anciens ministres, à savoir Mohamed Djeghaba et Mohamed Salah Mohammedi (les plaignants) à Benyoucef Mellouk, ce fonctionnaire du ministère de la Justice qui a révélé le triste et ô combien coûteux et préjudiciable scandale des « magistrats faussaires », a été jugée hier en fin de matinée après plusieurs reports d’un procès qui traînait en longueur depuis 1999.
L’audience n’a pas été longue d’autant que les plaignants, l’ex-ministre des Moudjahidine et l’ex-ministre de l’Intérieur, pour la énième fois, n’ont daigné prendre leur courage à deux mains pour venir devant le juge argumenter leur plainte en diffamation. Le procès a été suivi avec beaucoup d’attention et « aussi beaucoup de peine », diront quelques vénérables moudjahidine venus d’Alger et d’ailleurs pour apporter soutien et réconfort à celui qui a osé étaler sur la place publique un dossier douloureux pour les vrais anciens combattants, pour la dignité du pays et très coûteux pour son économie. Etaient présents les moudjahidate Louiza Ighil Ahriz, Fatouma Ouzeggane, Zhor Zerari, d’anciens officiers des Wilaya III et IV (Mahmoud Touabi et Dehlouk Menouar) et Chemsedin Boudjedra qui est un ancien du MALG. Ce dernier a diffusé avant le procès un communiqué signé par « un comité des moudjahidine de soutien à Benyoucef Mellouk pour la justice et la vérité ». Se sont également déplacés pour la circonstance des écrivains et les députés Leïla Arab et Ali Brahimi. La magistrate qui a conduit le procès suivra-t-elle le 4 février prochain, jour où sera rendu le verdict, le réquisitoire rapide d’un procureur qui a demandé une sanction de six mois de prison ferme et 500 000 DA d’amende contre M. Mellouk ? Ou prendra-t-elle en considération les arguments de la défense assurée par maître Mokrane Aït Larbi qui a démontré que la tenue du procès en question a été précédée de démarches qui ne font pas honneur à une bonne administration de la justice.
Atteinte à la dignité
D’abord, la plainte, déposée en 1999, évoque une diffamation dont se serait rendu coupable M. Mellouk en… 1992 lors de la tenue du procès des magistrats faussaires à l’issue duquel M. Mellouk et le journaliste Abderrahmane Mahmoudi ont été jetés en prison. En d’autres termes, relève l’avocat, MM. Djeghaba et Mohammedi ne se sont réveillés que près de huit ans plus tard pour réaliser qu’ils ont été diffamés par les propos d’un fonctionnaire de l’Etat algérien qui s’exprimait au surplus devant un juge. Me Aït Larbi remarquera en outre que le parquet n’a pas enrôlé l’affaire immédiatement après son dépôt parce que le procès-verbal la concernant n’a pas été signé et que ce n’est que bien plus tard, soit en 2004, qu’elle a été réintroduite et, cette fois-ci, enrôlée. Que s’est-il passé entre-temps et pourquoi est-on passé à la manière forte ? En effet, le 6 janvier 2007, un curieux mandat d’amener est délivré contre M. Mellouk soi-disant parce qu’il n’aurait pas répondu à une convocation de la justice. Et Me Aït Larbi de s’adresser à la juge : « Pourquoi cette convocation n’est pas dans le dossier ? » Il conclura sa plaidoirie en disant : « Lorsque le cours de la justice prend ce chemin truffé d’irrégularités, il n’y a plus ni équité, ni justice, ni défense qui vaille ; c’est tout simplement de la hogra. » M. Mellouk, dont la détermination de fonctionnaire honnête et d’ancien moudjahid sûr de lui n’était pas le moins du monde diminué par les différents types de harcèlement judiciaire et administratif dont le poursuivent les faussaires depuis plus de 15 ans, a réaffirmé la démarche à laquelle il s’en tient depuis 1978 au moment où lui a été confiée, par le ministère de la Justice, la mission de débusquer les faux moudjahidine qui avaient trafiqué les documents nécessaires à l’obtention de la qualité de moudjahid. Il a réaffirmé devant la juge avoir « dénoncé des faussaires qui ont trahi le pays et qui grâce au faux et usage de faux se sont retrouvés à la tête d’importantes institutions, voire à la tête du pays ». Il est à rappeler que ce vieux dossier des faux moudjahidine a pris des proportions absolument énormes. Il s’agit d’abord d’une atteinte incommensurable à la dignité de ceux qui ont laissé leur vie pour que ce pays recouvre son indépendance. Il s’agit d’une deuxième plaie pour ceux qui se sont réellement battus dans les villes, villages, plaines et montagnes et qui se sont retrouvés diminués physiquement par des blessures qu’ils emporteront jusque dans leur dernière demeure. Le préjudice subit par le pays est incalculable parce que les faussaires, grâce à leurs faux documents, ont réussi à accéder à des postes de décision alors qu’ils ne disposaient pas des compétences pour le faire sans compter que les corrompus sont généralement incapables de gérer au mieux les missions auxquelles ils accèdent. C’est enfin un terrible effort financier qui est imposé à l’économie du pays qui sert à rémunérer des délinquants. Cet effort financier est de plusieurs centaines de milliers de dinars par mois si l’on doit prendre en considération les pensions qui font que le budget du ministère des Moudjahidine est chaque année non seulement le plus important après celui de la Défense, mais celui qui augmente le plus.
A. Ancer
Elwatan